Wanderful.stream est un projet interdisciplinaire Wallon qui a comme objectif d’accompagner les petites et moyennes entreprises dans leur transition vers une économie circulaire. Ce projet est coordonné par Eklo, bureau d’étude spécialisé dans l’accompagnement économique de projets innovants, et Wallonie Design, organisme de référence wallon facilitant le recours au design au sein des PME.
Wanderful.stream a pour but de valoriser les flux résiduels des PME en créant de nouveaux prototypes de produits ou de services. Le projet a également comme objectif à terme, d’initier de nouvelles collaborations en franchissant les frontières entre les disciplines et les régions.
Penchons-nous à présent sur la situation du recyclage des déchets textiles post-consommation en Belgique ainsi que sur l’accompagnement de l’entreprise Recytex dans le cadre de ce projet.
Qu’en est-il de la situation actuelle du recyclage des déchets textiles ?
En Belgique, 10 kg de vêtements sont jetés par habitant chaque année ! Le réseau des points de collecte de l’économie sociale (bulles à vêtements et apports en magasins) permet de récupérer 60% de ces déchets, soit plus de 36.500 tonnes par an en Wallonie et à Bruxelles. Le problème ? Le textile recyclé ne représente que 1% du flux de matières textiles utilisées dans la production de vêtements. En outre, il n’existe actuellement que peu de solutions à échelle semi ou industrielle pour valoriser les grandes quantités de déchets textiles post-consommation.
L’industrie du textile produit chaque année une quantité considérable de CO2, générant 1,2 milliard de tonnes de CO2 par an, ce qui représente 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Face à une augmentation de la quantité de déchets textiles (notamment dû à la vente de vêtements bon marchés), le recyclage des textiles est un secteur actuellement limité. Il nécessite alors une amélioration importante et rapide pour réduire son impact environnemental.
Recytex, une entreprise au cœur de l’économie circulaire ?
L’entreprise Recytex est une société belge qui a plus de 30 ans d’expérience dans le domaine de la collecte et du tri du textile. Chaque jour, 30 tonnes de textile sont traitées dans leur usine située à Seraing. Cela représente environ 10 000 tonnes de déchets par an.
À l’heure actuelle, l’entreprise éprouve des difficultés à traiter certains types de textiles tels que le cuir, le jean, les pulls en matière synthétique et les matières matelassées, qui ne peuvent pas être réutilisés localement. Par conséquent, ces matériaux sont envoyés dans des pays tels que l’Inde et le Pakistan pour y être traités et recyclés à faible valeur ajoutée. Cela est possible uniquement en raison d’un coût de main d’œuvre qui est très bas.
Recytex a alors décidé de participer au projet Wanderful.stream de sorte à valoriser les différents gisements de manière plus locale. L’entreprise souhaite notamment les valoriser avec une plus grande valeur ajoutée en adoptant une démarche d’économie circulaire, de durabilité et de solidarité.
Quel est le rôle de Wanderful.stream ?
Wanderful.STREAM s’est chargée de sélectionner les experts et ainsi de créer l’équipe projet qui accompagne Recytex en apportant de nouvelles idées et expertises. Parmi ces personnes, nous retrouvons :
- Jane Wright, une designer spécialisée dans le design de textiles et de produits. Son rôle dans le projet est de sélectionner les textiles les plus pertinents à être valorisés et d’identifier leur potentielle future utilisation.
- EKLO s’occupe à son tour de réaliser des études sur la mise en valeur des différents gisements. Pour ce faire, ils réalisent des recherches pour trouver des partenaires potentiels de sorte à valoriser ces textiles mais également des études de rentabilité du projet.
Quelle est la prochaine étape ?
Étant donné que ce projet est toujours en cours, les expertises en design et en développement économique continuent d’accompagner Recytex de manière collaborative. Ce projet permettra de fournir de nouvelles pistes et solutions pour le recyclage des déchets textiles, déchets qui restent à l’heure actuelle très problématiques à l’échelle mondiale en termes de quantité, de recyclage, de coûts et de responsabilité.
